Un vent de fraicheur
Je savais qu’une fois les élections terminées on verrait la frustration de certain faire surface. Certain pour qui la démocratie n’a de sens que lorsque celle-ci penche de leur côté. Pour les uns ne pas avoir la même opinion est une honte et pour d’autre c’est un signe d’incompréhension de ce que sont, selon leurs perceptions, les vrais valeurs québécoises. Quelles sont elles au juste ces vrais valeurs? Une telle attitude démontre que chez ces individus une cause est plus émotionnelle que rationnelle. Ça ne me dit rien de bon.
Les chances de survie d’un peuple sont directement reliées à sa capacité d’adaptation aux conjonctures changeantes dans lequel il évolue et non à sa stagnation vis-à-vis certains acquis, valables à une époque, mais, qui ne correspondent plus nécessairement à la réalité conjoncturelle d’une autre. Le Québec n’a d’autre choix que de s’adapter pour garantir un minimum décent aux générations futures. À leur tour, ces générations, un jour, auront à se réadapter. Aurai-je le droit de les en empêcher ou de les juger? Les priorités ont changé et il faut y voir. C’est ce que les québécois ont décidé de faire lundi.
Avec ce coup de balaie de l’ADQ, les parties n’auront d’autre choix que de revoir leurs stratégies et leurs façons de faire de la politique. Le PQ vient de recevoir un message clair et il en est tout aussi vrai pour les libéraux. Rien de bien négatif, au contraire.
Peut être que la révolution tranquille aura été pour les boomers ce que ces élections seront pour la génération X. Une chose est certaine, le visage politique québécois risque d’être différent et grand bien lui en fasse.
Pour ceux qui n’aiment pas les vents de fraîcheur, ils n’ont qu’à se mettre une petite laine. À l’inverse de la croyance populaire, la fraîche ne donne pas la grippe, au contraire, elle réveille.
François Richard, mars 2007