Des mots pour le dire

Des mots pour le dire se veut un blogue qui laissera place aux mots qui porteront leurs messages au gré des vents et des humeurs.Que ce soit politique, poétique ou autre il y a toujours des mots pour le dire.Aucune reproduction totale ou en partie n'est autorisée sans concentement.

Ma photo
Nom :
Emplacement : Mauricie, Canada

samedi, décembre 09, 2006

L'hypocrisie de la Paix


Plusieurs dénoncent la présence canadienne en Afghanistan sous prétexte que le but n’est que pour un positionnement stratégique militaire sur l’échiquier mondial et un intérêt capitaliste. Est-ce plus profitable pour la population afghane de ne rien faire pour eux sous prétexte que ce ne serait que pour ces raisons que nous y irions?

On dénonce la guerre en Irak en indiquant que ce n’est que pour le pétrole. Ce précieux pilier noir de notre économie. Qui utilise et bénéficient le plus du pétrole et ses dérivés si ce ne sont aussi ceux qui dénoncent cette guerre, les hausses du prix à la pompe et des frais reliés au transport. Ne profitons nous pas tous individuellement de cette guerre? Somme nous victimes d’aveuglement volontaire?

Mission de guerre ou de paix? Quelle est exactement la définition d’une mission de paix? La passivité et l’observation des casques bleus de l’ONU ont-elles empêchées les bains de sang en Bosnie? En Somalie? En Haïti? Prendre position sur le plan militaire et ouvrir le feu sur ceux qui nous bombardent au mortier pour nous empêcher de construire une école, une mosquée, une route pour le bien être d’une collectivité, est-ce un acte de guerre ou de paix? Pour un policier, aller chercher chez lui un voleur de banque après un vol, est-ce un acte d’agression et d’intrusion de domicile ou un acte de maintient de la paix?

Certain disent que le Canada devrait plutôt être au Darfour plutôt que d’être en Afghanistan. Sur quelle base pouvons nous nous baser pour en décider ainsi? Juste par cette affirmation, les grands défenseurs de la vertu font eux même une différence entre les peuples en accordant plus d’importance à un qu’à l’autre. Sur quelle échelle devrions nous nous baser pour nos actions?

Cesser de dépenser pour l’armement et investir dans la lutte à la pauvreté? Bonne idée! Que faisons-nous, dans ce cas, des seigneurs de la guerre qui n’ont rien à faire de ceux qui meurent de faim et qui volent l’argent envoyé pour aider les démunis? On leur demande poliment de cesser ce pillage en leur faisant comprendre d’arrêter à grand coup de s’il vous plait, ou on dépense des millions pour l’envoie de troupes bien armées pour les combattre? La paix n’est-elle pas porteuse de paradoxes? N’a-t-elle pas survécue grâce à la guerre? N’a-t-on pas eu raison de combattre Hitler?

Ce qui est laid à l’œil cache quelque fois des raisons valables d’exister. Parfois aussi, ce qui peut sembler beau, avec un peu de recule peut être tout aussi laid sinon pire. Je n’ai rien contre la vertu, tant et aussi longtemps qu’elle soit exempte d’hypocrisie. Si nous engraissons collectivement assis bien tranquille devant notre télé, c’est en partie grâce à des guerres parfois bruyantes, parfois silencieuses que nous menons outre frontière depuis soixante ans. Alors, en cette période des fêtes et de consommation extrême, profitons aveuglément de ce que la guerre nous laisse en héritage.


Francois Richard, décembre 2006